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I. NOTIDANUS PRIMIGENIUS Agass.

NOTIDANUS PRIMIGENIUS Tafel 27 fig. 4-8NOTIDANUS PRIMIGENIUS Tafel 27 fig. 13-17

© ETH-Bibliothek Zürich, Alte Drucke

Vol. 3, Tab. 27, fig. 4-8 et 13-17 (excl. fig. 2, 3, 9-12)

 

Je rangeais autrefois dans cette espèce plusieurs dents que je suis obligé d'en éloigner aujourd'hui, après une étude plus approfondie de la dentition des Notidans, ensorte que l'espèce que je désigne maintenant sous le nom de N. primigenius ne comprend que les dents représentées dans les fig. 4-8 et 13-17, á l'exclusion des fig. 2, 3 et 9-12 qui doivent en être éloignées. Les dents du véritable N. primigenius sont les plus grandes que l'on connaisse jusqu'ici, soit parmi les espèces fossiles, soit parmi les vivantes. Les entailles de la couronne; sont très-profondes et occasionnent ainsi une série de dentelons ou de cônes très-accusés, dont le nombre varie suivant les exemplaires. J'en ai compté jusqu’à sept sur une seule dent; quelquefois aussi il n'y en a que quatre ou cinq; mais ces variations n’influent pas beaucoup sur la physionomie des dents, et l'on sent qu'ils doivent être d'autant plus nombreux que la dent est plus longue. Ces dentelons ou cônes sont très-obliques, á bords tranchans et ont la pointe très-acérée; ils sont moins bombés á la face externe qu'à la face interne, séparés par des échancrures rectilignes formant des angles très-aigus, qui s'étendent plus bas á la face interne de la dent qu'à la face externe où elles n'atteignent pas la base de l'émail. Le premier dentelon est aussi le plus grand, et les autres vont en diminuant vers le bord postérieur; mais toujours la longueur de la dent l'emporte sur sa hauteur, quel que soit le développement du cône principal. Sous ce rapport, notre espèce se rapproche beaucoup du N. cinereus (Heptanchus cinereus Müll. et H.) (Müller et Henle, Systematische Beschreibung der Plagiostomen), avec cette différence cependant, que dans cette dernière espèce le cône ou dentelon principal est encore plus développé que dans notre N. primigenius. Il existe en outre á la base du mamelon principal un nombre variable de petites dentelures dont le nombre et la grosseur varient plus ou moins suivant les exemplaires. Dans quelques exemplaires, les plus grandes de ces dentelures atteignent la taille des derniers mamelons principaux (fig. 16); dans d'autres, elles sont plus petites et plus régulières (fig. 17); mais dans aucun elles ne manquent complètement. A part ces dentelures, les dents sont parfaitement lisses, et l'on ne remarque ni plis ni rides á la surface de l'émail. La racine est très-haute et égale même en hauteur la longueur du cône principal. La base de l'émail est sensiblement horizontale.

Tous les exemplaires figurés sont, d’après l'analogie des espèces vivantes, des dents de la mâchoire inférieure; et comme nous savons qu'elles sont soumises á moins de variations que celles de la mâchoire supérieure, la détermination spécifique n'en est que plus sure et plus facile. Quant aux dents de la mâchoire supérieure, on s'étonnera peut-être que je n'en mentionne pas, d'autant plus que celles de la mâchoire inférieure sont assez fréquentes, mais j'ai cherché en vain parmi les nombreuses dents des Squales tertiaires que j'ai eu l'occasion d'examiner, des formes correspondant á celles de nos espèces vivantes.

Fig. 6, 7 et 8 représentent une dent de moyenne grandeur, sur laquelle les dentelures de la base du cône principal sont très-développées; vue par la face externe, fig. 6; par derrière, fig. 7, et par devant, fig. 8. L'original de ces ligures fait partie du Musée de Carlsruhe.

Les fig. 13, 14 et 15 montrent une autre dent de la collection de M. Alex. Braun; vue par la face externe, fig. 13; par devant, fig. 14, et par derrière, fig. 15.

Fig. 16 représente une grande dent á racine très-épaisse, sur laquelle les dentelures antérieures sont très-développées; de la collection de M. le professeur Walchner.

Fig. 17 est une autre grande dent, sur laquelle les dentelures de la base du cône principal sont très-faibles, vue par sa face externe. De la collection de M. Max. Braun, et provenant des environs de Bade en Suisse.

Fig. 4 et 5 représentent une dent dont le cône principal a acquis un développement extraordinaire, de la collection de M. le comte de Munster, et provenant de Wilhelmshöhe . près de Cassel; vue par la face externe, fig. 4, et par devant, fig. 5. Est-ce bien la même espèce?

Depuis la publication de Tab. 27 j'ai reçu en communication un nombre assez considérable d'autres exemplaires très-bien conservés. Les plus beaux proviennent de la molasse de Maeggenwyl, et m'ont été communiqués par M. Escher de la Linth. Il s'en trouve également plusieurs au Musée de Berne, dont j'ai dù la connaissance á M. Studer, et dans les collections de sir Philipp Egerton et de M. Regley.

Les fig. 9 - 12 de notre Tab. 17 représentent une espèce particulière, que je décris ci-dessous sous le nom de N. recurvus, et les fig. 2 et 3 une dent que j'avais prise d'abord pour une dent antérieure de N. primigenius. Une comparaison plus attentive m'a conduit á l'envisager comme le type d'une espèce particulière que je décrirai sous le nom de N. Münsteri. Enfin, c'est aussi de notre N. primigenius que les figures de la PI. I de Scilla (De corporibus marinis) se rapprochent le plus, entre autres les fig. 7 et 8; cependant il serait téméraire de vouloir les identifier.

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References for NOTIDANUS PRIMIGENIUS

I. NOTIDANUS PRIMIGENIUS Agass.

 

Vol. 5, Tab. 27, fig. 4-8 et 13-17 (excl. fig. 2, 3, 9-12) .

 

Je rangeais autrefois dans cette espèce plusieurs dents que je suis obligé d'en éloigner aujourd'hui, après une étude plus approfondie de la dentition des Notidans, ensorte que l'espèce que je désigne maintenant sous le nom de N. primigenius ne comprend que les dents représentées dans les fig. 4-8 et 13-17, á l'exclusion des fig. 2, 3 et 9-12 qui doivent en être éloignées. Les dents du véritable N. primigenius sont les plus grandes que l'on connaisse jusqu'ici, soit parmi les espèces fossiles, soit parmi les vivantes. Les entailles de la couronne; sont très-profondes et occasionnent ainsi une série de dentelons ou de cônes très-accusés, dont le nombre varie suivant les exemplaires. J'en ai compté jusqu’à sept sur une seule dent; quelquefois aussi il n'y en a que quatre ou cinq; mais ces variations n’influent pas beaucoup sur la physionomie des dents, et l'on sent qu'ils doivent être d'autant plus nombreux que la dent est plus longue. Ces dentelons ou cônes sont très-obliques, á bords tranchans et ont la pointe très-acérée; ils sont moins bombés á la face externe qu'à la face interne, séparés par des échancrures rectilignes formant des angles très-aigus, qui s'étendent plus bas á la face interne de la dent qu'à la face externe où elles n'atteignent pas la base de l'émail. Le premier dentelon est aussi le plus grand, et les autres vont en diminuant vers le bord postérieur; mais toujours la longueur de la dent l'emporte sur sa hauteur, quel que soit le développement du cône principal. Sous ce rapport, notre espèce se rapproche beaucoup du N. cinereus (Heptanchus cinereus Müll. et H.) (Müller et Henle, Systemalische Beschreibung der Plagiostomen), avec cette différence cependant, que dans cette dernière espèce le cône ou dentelon principal est encore plus développé que dans notre N. primigenius. Il existe en outre á la base du mamelon principal un nombre variable de petites dentelures dont le nombre et la grosseur varient plus ou moins suivant les exemplaires. Dans quelques exemplaires, les plus grandes de ces dentelures atteignent la taille des derniers mamelons principaux (fig. 16); dans d'autres, elles sont plus petites et plus régulières (fig. 17); mais dans aucun elles ne manquent complètement. A part ces dentelures, les dents sont parfaitement lisses, et l'on ne remarque ni plis ni rides á la surface de l'émail. La racine est très-haute et égale même en hauteur la longueur du cône principal. La base de l'émail est sensiblement horizontale.

Tous les exemplaires figurés sont, d’après l'analogie des espèces vivantes, des dents de la mâchoire inférieure; et comme nous savons qu'elles sont soumises á moins de variations que celles de la mâchoire supérieure, la détermination spécifique n'en est que plus sure et plus facile. Quant aux dents de la mâchoire supérieure, on s'étonnera peut-être que je n'en mentionne pas, d'autant plus que celles de la mâchoire inférieure sont assez fréquentes, mais j'ai cherché en vain parmi les nombreuses dents des Squales tertiaires que j'ai eu l'occasion d'examiner, des formes correspondant á celles de nos espèces vivantes.

Fig. 6, 7 et 8 représentent une dent de moyenne grandeur, sur laquelle les dentelures de la base du cône principal sont très-développées; vue par la face externe, fig. 6; par derrière, fig. 7, et par devant, fig. 8. L'original de ces ligures fait partie du Musée de Carlsruhe.

Les fig. 13, 14 et 15 montrent une autre dent de la collection de M. Alex. Braun; vue par la face externe, fig. 13; par devant, fig. 14, et par derrière, fig. 15.

Fig. 16 représente une grande dent á racine très-épaisse, sur laquelle les dentelures antérieures sont très-développées; de la collection de M. le professeur Walchner.

Fig. 17 est une autre grande dent, sur laquelle les dentelures de la base du cône principal sont très-faibles, vue par sa face externe. De la collection de M. Max. Braun, et provenant des environs de Bade en Suisse.  

Fig. 4 et 5 représentent une dent dont le cône principal a acquis un développement extraordinaire, de la collection de M. le comte de Munster, et provenant de Wilhelmshöhe . près de Cassel; vue par la face externe, fig. 4, et par devant, fig. 5. Est-ce bien la même espèce?

Depuis la publication de Tab. 27 j'ai reçu en communication un nombre assez considérable d'autres exemplaires très-bien conservés. Les plus beaux proviennent de la molasse de Maeggenwyl, et m'ont été communiqués par M. Escher de la Linth. Il s'en trouve également plusieurs au Musée de Berne, dont j'ai dù la connaissance á M. Studer, et dans les collections de sir Philipp Egerton et de M. Regley.

Les fig. 9 - 12 de notre Tab. 17 représentent une espèce particulière, que je décris ci-dessous sous le nom de N. recurvus, et les fig. 2 et 3 une dent que j'avais prise d'abord pour une dent antérieure de N. primigenius. Une comparaison plus attentive m'a conduit á l'envisager comme le type d'une espèce particulière que je décrirai sous le nom de N. Münsteri. Enfin, c'est aussi de notre N. primigenius que les figures de la PI. I de Scilla (De corporibus marinis) se rapprochent le plus, entre autres les fig. 7 et 8; cependant il serait téméraire de vouloir les identifier.